Athéisme et martyr
A y bien regarder les athées n’ont pas de martyrs. Au sens où ceux qui furent condamnés (à mort) pour athéisme n’étaient pas athées. A lire M Onfray, le « premier » martyr serait l’Abbé Meslier. Outre que ,quoi qu’on en dise, les idées du brave abbé (paix à ces cendres) , qui préférait tout de même faire curé que paysan, sont bien peu claires, il n’en fut ni tué ni persécuté.
En cherchant un peu , on trouve Herman de Rijswick ( prêtre catholique qui remettait en cause les fondements du christianisme et qui semble avoir été plutôt panthésiste ou naturaliste) , Gruet qui était surtout un opposant féroce de Calvin, et qui s’il ne croyait pas à dieu (peut-être) croyait au Diable-Ce qui à l’époque n’était pas une vue de l’esprit humain).-, l’abbé Vanini, panthéiste mais effectivement condamné pour athéisme (entre autres), et le Chevalier de Labarre, libertin et libre penseur certes, mais probablement déiste. Et condamné pour des faits qu’il n’avait pas commis (sauf de lire le Dictionnaire philosophique) et parce qu’il avait des ennemis plus influents que ses amis.
Dans l’antiquité romaine, les « athées » condamnés étaient des chrétiens qui refusaient de rendre un culte aux dieux de Rome, et tout particulièrement à l’Empereur.
Pourquoi si peu ?
Sûrement par prudence. Autant on peut comprendre qu’on défende jusqu’à la mort une conviction en l’ erreur des autres si elle met en jeu une croyance, autant c’est plus difficile pour une incroyance. Mourir pour un une non existence, c’est beaucoup demander. Donc , on fait semblant et on garde « ses idées » pour soi.
Aussi parce que pour les églises et croyances il est beaucoup plus dangereux d’avoir une contestation de type religieuse que de type athée. Le cerveau humain étant fait pour croire, comme l’ont montré les neurosciences, une croyance concurrente sera beaucoup plus entendue qu’une non-croyance.
On peut donc tolérer les athées, ils ne feront jamais d’églises…