Du « Traité d’athéologie », de Onfray 1- de la couverture
Faisant partie des sots et des ignorants, je ne connaissais pas Michel Onfray, ni ses émissions , ni ses Cd, ni ses livres, ni son UP de Caen, bref rien.
Jusqu’à ce qu’on me parle d’un traité, traitant de l’athéologie, et qui remet semble -til bien les pendules à l’heure , prouvant que « tout est faux ». C’est ce qui se dit. Bon, j’ai déjà lu le dictionnaire philosophique et je croyais avoir été bien éclairé, mais enfin c’est vieux et une vision plus contemporaine est sûrement intéressante.
Athéologie me dis je, qu’est ce donc ? le logos des athées, de l’athéisme, probablement. L’auteur aurait indiqué qu’il faut l’entendre aussi comme a-théologie, c’est à dire absence de théologie. Traité sur l’absence de théologie, c’est un peu différent de traité sur l’absence de Dieu. D’autant qu’il existe beaucoup de théologie (naturelle, morale, physique, ou alors chrétienne catholique, musulmane, hébraïque, antique, animiste etc ..) Donc sûrement quelque chose de costaud, mais finalement peu d’indication dans le titre lui même.
Un doute donc s’est installé, et je me suis dit que ma modeste contribution aux revenus de l’auteur valait peut-être la peine d’être dépensée.
Je n’ai pas été déçu, ayant passé de bons moments à cette lecture étonnante. Je me suis donc décidé à le relire, le crayon à la main, comme l’auteur nous y incite pour les ouvrages importants. Et à transcrire ici ce qui m’a interessé dans cet ouvrage, au gré de mes humeurs. Je n’ai pas tout compris, hélas, n’étant ni philosophe ni islamisant. De vagues lueurs cependant m’ont aidé dans ma quête. L’auteur s’est d’ailleurs efforcé d’écrire en français courant, sauf quelques termes indispensables tel peccamineux, probablement intraduisibles. Heureusement tout bon dictionnaire en donne un sens approché permettant aussi d’approcher la pensée de l’auteur.
Commençons donc.
Par la première de couverture.
Dans la modeste édition de poche dont je dispose il s’agit d’une reproduction du combat de Jacob avec l’ange. Pour un traité d’athéologie , dont l’auteur semble connu comme « athée de service », il y a sûremnt une signification. Ce combat, rapporté dans la Genèse oppose le fils d’Isaac (cad le petit fils d’Abraham) à une créature nocturne , peut-être spirituelle mais en tout cas bien physique, puisqu’il prit Jacob par l’entrejambe masculine et lui laissa des traces. Ce Jacob, lointain ancêtre de Jésus était par ailleurs un assez triste sire, voleur, faux jeton et tout ce qu’on veut. Mais il avait de la réussite et Dieu semble l’avoir choisi (d’après la Génèse). Quand on vous dit que ses desseins sont impénétrables.
Bon, revenons à ce combat, que les théologiens trouvent d’interprétation difficile (tiens, ils interprètent ?, nous y reviendrons). Jacob en tout cas est un homme, et la tradition dit que le combattant était un ange, ou bien Dieu lui même. D’où est venu le nom sous lequel Jacob est plus connu « Israël », celui qui a combattu Dieu. D’ailleurs le texte rapporte que Jacob en était persuadé.
On pense assez naturellemnt que l’auteur du traité doit se considérer comme un homme, et qu’en tout cas la thèse qu’il défend (pour évoquer le combat) est humaine. Dans ce combat, donc, on doit reconnaître l’auteur ou sa thèse comme exprimé par Jacob. Encore qu’on voit mal un athée se battre contre Dieu, mais bien plutôt contre la thèse de son existence. Donc l’auteur est Jacob, et combat la thèse de l’existence de Dieu. Mais Jacob finit par reconnaître qu’il a réellement combattu Dieu lui même.
Donc l’athéisme ne peut être représenté par Jacob, en lisant la Genèse le crayon à la main. Si l’image choisie a une signification, elle est autre. L’auteur est donc l’ange, ou Dieu, c’est selon. Etrange pour un athée, moins si l’on considère son prénom bien sur, Michel « Qui est Dieu ? » Général en Chef des troupes angéliques.
Trève de plaisanterie, c’est donc forcèment la thèse de l’athéisme qui est représentée par l’ange. Un intéressant (je vous dis que ce livre est passionnant) retournement symbolique. L’athéisme est combattu par les hommes , qu’il prend par les parties les plus sensibles de l’organisme masculin pour qu’enfin l’homme reconnaisse sa suprématie sur les autres « explications » du monde, et acquérir ainsi un statut divin, sans concurrence, ce qui pour une idée s’appelle une religion .
En effet, l’athéisme en tant qu’idée alors n’existe pas, puisqu’elle se définit alors comme la référence universelle et insurpassable. Il est. Comme Dieu. Il a toujours existé et existera toujours, du moins dès qu’il y eut tant qu’il y aura des hommes, ce qui est notre double horizon ontologique indépassable. Et il explique tout, même l’inexplicable . Quand on explique, c’est qu’on éclaire ce qui est peut être. Si tout est expliqué c’est que tout peut être. Et probablement n’est que ce qui peut être expliqué (au moins un jour).Ce qui peut être expliqué l’est par la parole (pour les hommes), et ce qui existe est décrit par la parole. L’athéisme est donc le verbe, et le monde n’est alors qu’une émanation du verbe. C’est bizarre, ça me rappelle quelque chose, pas à vous ?
Quel est le sens de tout cela ?
A suivre …..