le fait croyant, le fait athée, le bon, le mauvais ?
D’un dialogue possible , mais incertain.
Un point de convergence des croyants et des athées de quelques obédiences qu’ils soient (les uns et les autres), c’est l’irréductibilité du monde (tout ce que nous savons exister physiquement) à la raison humaine. La raison permet de reconnaître quelques lois approchées du monde, jamais elle n’expliquera son existence.
Le croyant ne peut admettre qu’une entité (le monde) soit sans cause, l’athée dit sa perplexité (J Bricmont) devant ce monde tragique et cruel (M Onfray) mais que ce paradoxe n’a simplement pas d’explication accessible à la raison.
Pour le croyant, cette cause échappant à son entendement, il la cherche dans un être ou une conscience supérieure, « créateur » du monde et souvent considéré (en Occident) comme à l’origine d’un souffle emmenant le monde dans une direction qu’il cherche à préciser. Tout fait sens et donne un sens à l’action du croyant.
Pour l’athée, cette entité supérieure n’existe tout simplement pas et le monde n’ a aucune cause rationnelle d’existence. Il n’y a pas de souffle (esprit) inspirant (certes pléonasme) le monde. Il n’y a donc rien à chercher de ce coté, le monde n’ a pas des sens aussi bien en tant que signification que de direction. L’athée ne peut que se raccrocher aux lois approchées du monde, pour y survivre sans autre but que d’y survivre, le moins déagréablement possible.
Dans l’histoire du monde, les deux attitudes ont été toujours défendues, et ont entraîné des atrocités dont la comparaison amène à constater que croyance ou incroyance deviennent des monstruosités lorsqu’elles sortent de la conviction privée pour atteindre la sphère publique et politique. Il ne sert à rien de comparer les Khmers rouges et les catholiques aux temps des guerres de religion, Staline à Théodose etc … Ce ne sont là que considérations futiles de tribunes.
Il ne peut y avoir dispute rationnelle entre ces deux attitudes, il est bien certain qu’aucune preuve rationnelle de l’existence de la conscience supérieure n’existe, sinon elle serait connue depuis longtemps. Le seul argument de la cause première, c’est à dire de dire que l’existence du monde est un fait qui doit avoir une explication est de principe rejetée par l’athée et acceptée par le croyant, dans les deux cas en dehors de toute rationalité. Sauf tout de même à rejeter ou accepter une loi du monde base de la raison humaine, ceci dans un seul cas.
Dans le discours des deux attitudes , cette notion de preuve revient souvent. Un autre argument de son inanité ne provient-il pas d’une proposition simple. Soit la conscience supérieure existe réellement et l’athée ne pourra jamais prouver son inexistence, soit elle n’existe pas et le croyant ne pourra jamais prouver son existence. On lit souvent que l’on ne peut pas prouver une inexistence. il me semble que mathématiquement , donc assez rationnellement, c’est parfois posssible, mais difficile. Le moyen utilisé est souvent le principe de non contradiction. La difficulté que le croyant et l’athée rencontreront toujours vient de ce qu’ils sont l’un comme l’autre en dehors du rationnel que chacun révoque pour expliquer l’existence.